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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 20:13

Des forces navales en Bolivie, un pays montagneux complètement enclavé au beau milieu de la Cordillère des Andes ???? Aussi incongru qu'un bataillon de Chasseurs Alpins stationné dans les Flandres ? …
 
Et bien pas tant que ça finalement ... En effet, même si la Bolivie a perdu son dernier accès au Pacifique en 1884 (lors de la bataille du même nom, gagnée par le Chili) , il lui reste tout de même 40% du lac Titicaca, le plus haut lac navigable du monde.
 
Perchés à 3800m au dessus du niveau de la mer, les 8500 km² du Titicaca représentent tout de même une fois et de demi la superficie du Département du Nord, de quoi faire barboter pas mal d’hommes grenouilles boliviens.
 
Au-delà des considérations militaro-stratégiques passéistes, le Titicaca représente aussi et surtout un poumon économique pour les Boliviens, les habitants de loin les plus pauvres du Continent. Alors que les ressources pétrolières et minières – dont déborde le pays – sont depuis longtemps confisquées par les régimes successifs, l’attraction culturelle et touristique qu’exerce le Lac Titicaca bénéficie directement aux populations locales.
 
Il est vrai que les paysages sont époustouflants. Cela parait tellement banal à écrire mais l’horizon est incroyablement plat. Tout juste peut-on noter une légère différence de nuance entre le bleu du ciel (sans nuage) et le bleu du lac (sans mouvement). Sans vouloir faire de la poésie bas de gamme, le reflet des cimes enneigées dans les eaux transparentes du lac – le tout dans une lumière très particulière – est tout simplement magnifique.


En débarquant sur les rives du Titicaca on a réellement l’impression de venir à la rencontre d’un lieu mythique, ne serait-ce que pour ce nom qui a fait sourire des générations d'écoliers francophones ou hispanophones (le jeu de mot est le même dans les 2 langues). Plusieurs écoles, justement, s’affrontent sur l’origine de cette appellation. La plus probable tourne autour de la traduction Aymara de « Montagne du Puma ». « Titi » signifierait « gros chat » (donc « Puma » … logique) et « Kaka » désignerait une « grosse pierre », donc une « Montagne » (toujours aussi logique ici…). Après tout, pourquoi pas ? Il est vrai que les peuples Andins ont la fâcheuse habitude de voire des Pumas partout et n’importe où (les nuages, le Wayna Picchu, la forme même du lac, etc…) et surtout d’essayer de nous en convaincre (Oui oui, je vois bien le Puma formé par les trois cailloux là. C’est très net !) .
 
 
Des deux côtés du lac, nous sommes en territoire Aymara, un peuple culturellement distinct des Indigènes de langue Quechua du Pérou (ne surtout pas parler d’Indiens, ça les vexe profondément) et un plus « rugueux ». et difficile à aborder.
 
Enfin devrait on dire des femmes un peu plus « rugueuses » car les hommes sont ici comme absents du paysage… Partis à la pêche parait t-il. Une explication limitée mais qui semble assez largement corroborée par l'abondance de succulentes truites dans les restos du coin. Pêcheurs mis à part il reste donc une société matriarcale où les femmes se chargent de tout ... même du foot du dimanche ! Sans même se débarrasser de leurs innombrables couches de guêtres, gaines, sous-jupons, jupons, sur-jupons et jupes (ni de leur kilos, soit dit en passant), elles s’affrontent dans des parties du foot enflammées qui tiennent certainement plus d’un curieux mix de jeu de culbuto (pour les chutes) et de babyfoot (pour la raideur). Ajoutez à cela un manque de coordination et une maladresse difficilement explicables et on obtient du foot bolivien qui vaut le détour !
 
Au-delà de leurs performances sportives, ces femmes Aymara savent également transmettre leur langue et leur culture aux générations suivantes. Les jeunes enfants de la région sont élevés en langue Aymara et ne baragouinent le plus souvent que quelques mots de castillan. Au titre du vocable le plus usité dès le plus jeune âge, ¿ Fotos ? tient largement la palme. A croire que les fins limiers du Elite Model Look sont passés par là : les fillettes savent déjà monnayer leur image. Sourire édenté, tête négligemment penchée, Lama maladroitement agrippé, elles savent comment attendrir les touristes allemandes (nous aussi d’ailleurs, elles sont si craquantes… mais on ne cède pas !).
 
Autre item largement répandu : ¿ Caramelos ?. Et oui, comme tous les enfants du monde, elles sont gourmandes les petites Aymara (et édentées, forcement). Presque aussi voraces que les moustiques du coin. Et oui, car même à près de 4000 m d’altitude, les moustiques sont présents ; en petit nombre certes mais d’une redoutable efficacité. J'en prend pour preuve cette magnifique constellation de la Grande Ourse imprimée en relief sur tout mon flanc gauche, du creux des reins qu dessous de l’aisselle.  Une nuit aura suffit à l’achèvement de cette pièce majeure. Une superbe œuvre d'art éphémère (5 jours quand même !) où l’étoile polaire représente bien sûr le bouton qui démange le plus. Bon je n’ai pas trop à me plaindre, Alex a quant à elle eu la joie de se voir imprimer l'ensemble du Zodiaque sur les deux jambes... J

Les moustiques ne sont pas les seuls à résister à l’altitude. En territoire Aymara subsiste en effet une ethnie qui ne s'est pas complètement fondue dans la culture dominante, il s'agit des indigènes Uros. Ces fils de l’aube comme ils se dénomment eux-mêmes sont les habitants/concepteurs des îles flottantes (non Sylvain, aucun rapport avec le dessert). Aux côtés de la quarantaine d’îles naturelles que compte le lac Titicaca, des hommes se sont mis en tête d’utiliser la totora (du jonc tressé) et ses racines pour « fabriquer » de toute pièce des surfaces habitables qui pourraient se déplacer sur le lac… et cela fonctionne ainsi depuis plusieurs siècles maintenant.
 
Il parait qu’à l’origine il s’agissait pour les Uros d’échapper aux combats entre Incas et Collos et de retrouver une certaine quiétude au cœur du lac sacré… S’ils ont bien résisté aux combats accompagnant l’expansion des Incas, force est de constater qu’ils s’accommodent plutôt bien des hordes de touristes qui débarquent quotidiennement sur leurs roseaux flottants.
 
Difficile d’y échapper sur des lopins de terre de 100 ou 200 m² mais la visite en vaut quand même le détour. Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de sentir le sol se dérober sous ses pieds à la simple approche d’un bateau. Même les touristes américaines n’en reviennent pas:

- but you mean that, on those so called floating islansd, we are actually floating ?
- yes zatizz whaye zey arre kolled floooting aylande !   lui réplique le guide
- Ohhhhh myyyy god!  'Can't believe it ! That’s amaaaaazing !
(Bon OK, elle était quand même particulièrement conne cette réincarnation de Bonnie Tyler, version 1984).
 

Très loin de ces considérations métaphysiques, les Uros ne se posent guère plus ce genre de questions. Ils vivent généralement à deux ou trois familles par îlots. Au gré des amourettes, des mariages, des disputes ou autre broutilles, ils gardent la possibilité d’unir ou de désunir leur terre sans qu’aucun mouvement ne soit jamais irréversible. Jolie philosophie en somme.

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commentaires

D
SUPER LES PHOTOS !! alex, je ne t'avais pas reconnu sous ton chapeau blanc !! Que tu es bronzé !!! Un peu grossit non ? Ben oui je plaisante !!! GROS BISOUS La ch'ti d'cousine.
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A
C'est tout simplement passionnant et telement bien écrit :) mais si mais si<br /> <br /> Disfruteis a tope!
Répondre
A
<br /> Merci, mais au cas ou tu n´aurais pas remarque, c´est pas nous qui avons ecrit celui-la ! ;-)<br /> <br /> <br />