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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 17:11

La visite des mines d´argent de Potosi est une experience memeorable, angoissante. Une plongee dans l´univers du Germinal Bolivien qui n´a rien d´une visite guidee aseptisee.

Casque et lampe frontale sur la tete, bottes aux pieds, nous penetrons l´antre du Cerro Rico. Aucun eclairage le long des galeries, on avance a taton, aide de notre seul faisceau frontal. Rapidement la temperature monte. Elle peut atteindre 50 degres, mais parfois, il gele. Bientot, il faut courber l´echine. On bifurque dans une venelle plus etroite ou il faut se mettre a quatre pattes. Mieux vaut alors ne pas trop reflechir, ne pas se dire que l´on est a 4200m d´altitude mais 400m sous terre, que l´on respire abondamment des gaz toxiques et de la silice, que les potences et les bardages sont trop peu nombreux. Tout ca est extremement oppressant. Et ca devient franchement flippant quand il faut ramper pour descendre un boyau pentu. Un boyau. C´est exactement ca, on a l´impression d´explorer les entrailles de Pachamama, la deesse Aymara de la terre. Certains mineurs, eux, croient que c´est le lieu de ¨villegiature¨ du diable et font des offrandes pour s´en proteger.

Pour notre part, nous nous accrochons a notre courage, a la roche suintante qui nous entoure et aux feuilles de Coca que nous machonnons. Et enfin on atteint le coeur de la fourmilliere, ou s´activent 15000 mineurs. La mine est organisee en cooperative, chaque mineur travaille donc a son compte, chaque heure de plus, chaque amalgame de minerais rapporte et c´est autant de confort de vie supplementaire. Du coup, les horaires sont decuples, et il n´est pas rare que certains travaillent 24 heures de rang. Et meme si c´est interdit par la loi, les enfants de 14 ans et plus sont legion : le calcul est simple, un enfant c´est une bouche et un estomac, mais c´est aussi deux bras.

La tache est rude. Les outils peu nombreux. Au plus un piolet pour creuser les travees et quelques batons de dynamite pour accelerer le travail. La dynamite fait partie du quotidien des locaux. Des 10 ans, les enfants en fabriquent, comme d´autres, au meme age, apprennent a cuisiner des gateaux au chocolat. D´ailleurs le commerce de la dynamite es tellement decomplexe qu´il est facile de s´en procurer. Quiconque peut s´acheter quelques batons pour quelques ronds, simple touriste ou terroriste.



Dans la mine, on s´active. D´immenses chariots pesant de une a deux tonnes sont remplis puis pousses sur le reseau de rails qui couvre le sol des galeries. Pas d´electricite ou d´animaux pour propulser ces imposantes cargaisons, juste de l´huile de coude et de la sueur humaine. Les mineurs ne semblent pas importunes par la presence d´etrangers dans leur antre. Ils sont meme plutot loquaces, comme fiers de partager leur quotidien. La plupart ne depasseront pas les 50 ans, la faute a l´arsenic et a la silice qu´ils auront respire leur vie durant.

C´est l´heure de gagner la sortie, presque une delivrance. Chemin inverse, on rampe, on se contorsionne, 4 pattes, on se redresse a moitie et d´un coup, on entend "vite, courrez" C´est l´affolement, chacun se precipite du mieux qu´il peut, car il fait noir, chaud, et les obstacles sont nombreux. Les cris ne cessent pas mais au contraire se rapprochent, on craint le pire... Tout le monde se rassemble dans un espace degage, pret a voir le ciel lui tomber sur la tete ou le sol se derober sous ses pieds. Rien de tout ca, juste un wagon lance a toute vitesse et accelere par la pente descendante et qui ne peut / ne veut s´arreter, inertie de 2 tonnes oblige. Le convoi passe en manquant de derrailler. Il aurait pu contenir les daltons poursuivis par Lucky Luke, on s´y croirait. Passe cet intermede epique, nous regagnons la galerie pour sortir. Metre apres metre, il fait moins chaud, puis la lumiere du jour apparait. La sortie, c´est comme une deuxieme naissance. Soulagement.

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commentaires

S
terrible!
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S
<br /> Pas faux<br /> <br /> <br />
S
Sans commentaire...difficile à croire que cela existe encore de nos jours....Bisous à vous 2
Répondre